En raison des grands travaux de rénovation du site de la basilique Notre-Dame de Fourvière, le trésor et les collections permanentes ne sont plus exposés au grand public.

L’objet du mois : le Ciboire des Ursulines

Ciboire des Ursulines Thomas-Joseph Armand-Calliat, Lyon, 1884Argent doré, émaux, perles, brillantsH. : 32,5 cm ; Ø de la coupe : 15,5 cm ; Ø du pied : 15,7 cm


Offert par les anciennes élèves du collège de Lyon, le 24 février 1885 ; exposé à l’Exposition universelle de Paris, 1889.


Le ciboire est conçu sur un plan hexagonal. Le pied se découpe en six lobes bombés portant, chacun, un médaillon émaillé. Le nœud est orné de quatre médaillons. La coupe est ornée d’une fausse coupe découpée en six lancettes ornée d’un médaillon émaillé. Les émaux en taille d’épargne qui ornent le calice et la patène se détachent sur un fond rouge soutenu. L’iconographie est centrée sur la vie de sainte Ursule et sainte Angèle Merici, fondatrice de la Compagnie de sainte Ursule en 1535. Les scènes de la vie de sainte Ursule se développent sur six médaillons ornant le pied ; ce sont, Ursule et les 11 000 vierges accueillies à Rome par le pape Cyriaque, Ursule en bateau remontant le Rhin, le martyre de la sainte et de ses compagnes sous les murs de Cologne, la sainte et ses compagnes portant une palme et l’évêque Cunibert devant le tombeau sur lequel s’est posée une colombe. Autour de la coupe, se succèdent six épisodes de la vie de sainte Angèle : le Christ lui apparait et lui dicte sa mission ; elle reçoit la communion à la collégiale de Brescia avec ses compagnes ; elle revêt l’habit du tiers ordre franciscain ; elle enseigne aux enfants ; elle rédige la règle sous la dictée d’un ange ; la sainte prie ; lors de son agonie, le Christ se tient à ses côtés pour recueillir son âme.Le couvercle est orné de six médaillons ronds émaillés en taille d’épargne est figurant chacun un ange. Trois ont les mains jointes et les trois autres portent dans leurs bras une gerbe de blé, un pampre chargé de fruits et une brassée de roseau.

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Un grand nom de l’orfèvrerie du 19ème siècle : Armand-Calliat

Parmi les nombreux orfèvres du 19ème siècle représentés par les pièces du Trésor, Armand-Calliat est un des plus importants dans l’histoire de Fourvière. Cet orfèvre lyonnais rencontre l’architecte de la basilique, Pierre Bossan, en 1867. Leur amitié ouvre la voie à une démarche artistique originale qui veut s’émanciper des schémas néo-gothiques de l’époque où l’œuvre d’art est conçue comme la manifestation d’une pensée religieuse.

A travers leurs créations, ils expriment une idée théologique et font un acte de foi. L’ostensoir de Fourvière est un des exemples les plus explicites de cet idéal. La décoration de l’ostensoir, dont la fonction est de contenir une hostie et de la montrer aux fidèles pour qu’ils viennent adorer le Christ parmi eux, va mettre en lumière la réalité de cette venue. L’ostensoir est un poème à l’Epiphanie, c’est-à-dire à la manifestation de Dieu. Au pied, les trois mages et un berger représentent l’humanité venue adorer le Christ fait homme.

Ils sont précédés par les quatre évangélistes, qui annoncent la Bonne Nouvelle. Au centre, Marie présente son fils au monde. Elle soutient l’hostie, entourée du chœur des anges évoluant au milieu du cosmos, qui chantent éternellement la gloire de Dieu.