Du Moyen-Age aux premiers vœux
Au XIIème siècle, Lugdunum devient Lyon et voit le culte de la Vierge prendre une grande importance dans la dévotion chrétienne.
Vers un sanctuaire marial
En 1174, Olivier de Chavannes, doyen du chapitre de la cathédrale, fait construire la première chapelle dédiée à la Vierge sur la colline de Fourvière. Une seconde chapelle sera dédiée à Thomas Becket archevêque de Cantorbéry, martyr anglais qui a séjourné en France durant son exil.
En 1562, les chapelles sont détruites car la ville est prise par les armées protestantes du baron des Adrets. A l’exception de deux chapiteaux, il ne reste alors plus rien du sanctuaire médiéval.
L’ensemble est reconstruit à la fin du XVIème siècle. Lyon connaît alors son deuxième âge d’or. A cette époque, les chapelles tiennent une place primordiale dans la vie religieuse lyonnaise et très vite des travaux d’agrandissement vont être nécessaires.
En 1623 : La popularité de Fourvière est telle que sont célébrées plus de 25 messes par jour.
L’origine de la basilique : les 3 vœux de Fourvière
1638 : Vœu de l’aumône générale
Alors qu’une grave épidémie de scorbut atteint les enfants de la ville et que rien ne semble pouvoir enrayer cette maladie, les administrations de l’Hôpital décident de monter en procession à Fourvière. Progressivement, la maladie diminue et disparaît. Jamais elle ne revint à Lyon.
1643 : Vœu des Echevins
En 1643, alors que la peste fait rage en Europe, la ville de Lyon est menacée par ce fléau. Les notables décident alors de placer la ville sous la protection de la Vierge Marie. Ainsi, le 8 septembre 1643, fête de la Nativité de la Vierge, le prévôt des marchands (équivalent de notre maire) et ses quatre échevins (adjoints), accompagnés d’une foule de Lyonnais, montent en procession à la colline de Fourvière.
C’est dans la chapelle de la Vierge qu’ils font le vœu de monter chaque 8 septembre pour entendre la messe et offrir à l’archevêque sept livres de cire en cierges et flambeaux, et un écu d’or si leur souhait est exaucé.
La cité ayant été épargnée, la tradition se perpétue encore aujourd’hui, manifestant ainsi l’attachement de tous les Lyonnais à la Vierge qui protège leur ville.
- Un vitrail représentant le Vœu des Échevins, réalisé par Lucien Bégule en 1882, est visible dans la chapelle de la Vierge.
1832 : L’épidémie de choléra
Le choléra touche les départements voisins et menace la ville : l’archevêque ordonne des prières publiques. Échappant de nouveau à un fléau, les Lyonnais remercient Marie en faisant réaliser une immense toile par le peintre Orsel. Aujourd’hui visible au fond de la basilique, ce tableau est une allégorie de la défaite de cette épidémie. Entrepris à partir de 1833 par le peintre lyonnais Victor Orsel, il est terminé après sa mort par son élève et mesure 6,75 mètres de hauteur et 5 mètres de largeur.
Les personnages clés
Thomas Becket ou saint Thomas de Cantorbéry
(1120-1170)
Nommé archevêque de Cantorbéry de 1162 à 1170, il s’est opposé à la politique du roi Henri II d’Angleterre sur les droits et privilèges de l’Église. Il sera finalement assassiné dans la cathédrale de Canterbury et canonisé en 1173, devenue lieu de pèlerinage. La chapelle Saint-Thomas existe encore à Fourvière.
Victor Orsel
(1795-1850)
Peintre français né à Oullins. Il entre à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-art de Lyon puis, il part à Rome en 1822, à la Villa Médicis, où il découvre le « mouvement nazaréen ». Ce courant prône la rechristianisation de la société par l’art. Victor Orsel réalisera l’ex-voto “La Ville de Lyon sauvée du choléra” toujours présent dans la basilique.